L’auteur est journaliste et commentateur économique et formateur dans l’atelier Porte-parole crédible et efficace chez Flanagan Relations publiques.
Il y a 25 ans, je commençais mon cours en valeurs mobilières et en économie. J’étais fier. J’allais pouvoir expliquer l’économie et non pas dicter la nouvelle comme si c’était un match de hockey.
J’ai appris de nombreux termes aussi compliqués les uns que les autres et j’étais heureux de pouvoir étaler mes connaissances au public de TVA. Je parlais enfin finance.
Mais au début je me faisais dire ‘’ de quoi tu parles ? ’’ J’ai vite compris que parler finance ce n’est pas donné à tous. Fallait simplifier. Il a donc fallu développer un vocabulaire différent de ce que nous proposent la Banque du Canada, la FED ou encore les entreprises avec leurs résultats financiers.
Simplifier ne veut pas dire simpliste. C’est de mettre le tout dans un langage digeste et accessible à tous. Être capable de raconter une histoire et non pas répéter un communiqué qui trop souvent est incompréhensible.
Par exemple lors d’une de ses décisions, la Banque du Canada a écrit ceci : Puisqu’il y a une demande excédentaire évidente au sein de l’économie, que l’inflation est élevée et se propage, et que davantage d’entreprises et de consommateurs s’attendent à ce que la forte inflation dure plus longtemps, le Conseil de direction a décidé d’accélérer sans tarder le relèvement des taux d’intérêt en haussant le taux directeur de 100 points de base aujourd’hui.
Ainsi comme journaliste ou porte-parole nous devrions plutôt expliquer de la façon suivante : La banque du Canada a décidé de hausser son taux directeur de 1 pour cent. Elle juge que l’inflation est toujours élevée parce que la demande des consommateurs est trop forte.
Au fil du temps, j’ai aussi remarqué que les investisseurs faisaient trop souvent comme les consommateurs qui contractent une assurance. Les deux ne lisent pas le contrat ou les états financiers de l’entreprise parce que trop complexes. Effectivement, il y a tellement de détails que cela décourage à peu près tout le monde. Ce sont des textes qui favorisent davantage l’élite que monsieur et madame tout le monde parce que trop souvent écrits par des avocats.
Alors à nous de traduire le tout. En réalité, lorsqu’une entreprise diffuse ses résultats, l’investisseurs veut savoir s’il y a eu une croissance ou non de ses revenus et de ses profits ainsi que les raisons des fluctuations de ses résultats. Le reste c’est pour les analystes financiers.
Idem pour les finances personnelles. Nous ne parlons pas le langage des banques, mais la nôtre. Combien on gagne, combien on dépense, combien on épargne et combien cela nous coûte en taxes et en impôt.
Pour rajouter une couche en finance personnelle, il ne suffit plus que de donner quelques trucs pour permettre aux gens à mieux faire son budget.
Donc, en résumé, lorsque j’aborde un sujet économique complexe, je me demande toujours si ma mère ou mon père vont comprendre ce que je raconte. Dans le cas contraire, ma mission est ratée.
Pensons toujours en fonction de ceux qui nous lisent ou nous écoutent. Imaginons un texte d’un journal. Le titre va nous titiller et le texte va expliquer le propos. Cependant le texte devra être percutant dès le début et ne pas nous confondre en détails. Autrement dit, get to the point !
Un peu comme le renard et le corbeau de La Fontaine, ou le premier se montre plus rusé que le second pour lui voler son morceau de fromage.
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