Révision du plan d’urbanisme, projet de développement immobilier, densification urbaine, plan de déplacements, programme de développement local, transition énergétique, etc. Voilà autant d’occasions où les citoyens et d’autres groupes (parties prenantes) pourraient avoir un important mot à dire.
Parfois, ce mot relève de l’opinion. D’autres fois, il peut s’avérer plus corsé et se muer en pression ou en opposition. Et de plus en plus souvent, les citoyens peuvent avoir un réel pouvoir décisionnel sur la réalisation de projets.
À ce chapitre, il suffit de penser à une idée qui commanderait une modification réglementaire municipale du type zonage/affectation, hauteur, densité ou autres : un processus d’approbation référendaire doit alors se mettre en place. Dans ce cas, les citoyens disposent d’un levier décisionnel extrêmement important.
D’autres scénarios peuvent impliquer différents groupes de pression. Les environnementalistes sont ceux qui nous viennent le plus facilement en tête. Mais plusieurs autres sont souvent ignorés jusqu’au jour où ils se manifestent. Ainsi, des sujets comme le patrimoine bâti, la circulation, la sécurité, le bruit, la concurrence commerciale ou la vue sur un site particulier peuvent venir hanter des entrepreneurs ou des villes pourtant bien intentionnés.
Des oppositions ou des pressions structurées sont plus courantes et plus faciles à organiser que par le passé. De même, la mobilisation polarisée est malheureusement de plus en plus fréquente. Dans ces situations, même sans pouvoir décisionnel, des opposants peuvent faire capoter des projets grâce à des pressions bien ciblées.
Dans un cadre démocratique, ce contexte incite de plus en plus les décideurs à invoquer « l’acceptabilité sociale » comme condition de mise en œuvre d’une intention.
Ici, une question se pose : est-ce qu’il s’agit d’un résultat ou d’un processus? En fait, il s’agit des deux. Objectivement, pour déterminer si une portion suffisante de la population et des parties prenantes « acceptent » un projet, il est nécessaire de consulter ces groupes. De ce fait, il est inévitable d’aller minimalement à leur rencontre.
Maintenant, il y a différentes manières de procéder. Une bonne approche de participation publique implique des principes et des bonnes pratiques permettant de créer un minimum de relations et de confiance entre le promoteur (ville, entrepreneur, etc.) et la communauté. Au premier chef, la transparence et le respect. Cela implique la transmission des informations, l’accessibilité à la consultation, l’annonce des objectifs, la présentation des balises et, bien entendu, des rétroactions prévisibles. Idéalement, un tel processus s’engage en amont de tout projet; si possible au moment de l’idéation.
Les équipes de projet comprennent généralement des ingénieurs, avocats, urbanistes, architectes et d’autres corps de métier selon la nature de ce qui est souhaité. Aujourd’hui, un professionnel en relations publiques et en participation publique s’avère un atout majeur. De fait, il permet d’avoir une vue d’ensemble des enjeux sociaux pouvant se présenter. De même, il offrira des outils afin de créer des dialogues avec les différentes parties prenantes, a priori les citoyens. Enfin, il veillera à ce que le porteur du dossier et l’ensemble des participants puissent intervenir avec respect dans le processus qui impliquera probablement une certaine évolution de l’idée initiale. À noter que l’idée peut venir d’un groupe de citoyens qui fera pression pour obtenir sa mise en œuvre.
Une bonne participation publique permet d’éviter les mauvaises surprises, de créer des liens au sein de la communauté et d’enrichir un projet. Si, d’aventure, une initiative ne devait pas voir le jour, un bon processus de participation publique permettra de savoir pourquoi, d’éviter des dépenses inutiles et, éventuellement, de proposer une nouvelle idée mieux adaptée au contexte actuel de la communauté. Surtout, il offrira une image corporative positive; ce qui s’avèrera une richesse pour de prochains développements.
Ainsi, le niveau d’acceptabilité sociale est le résultat de la qualité du processus de participation publique. Une approche qui s’avère une clé de plus en plus essentielle pour la réussite d’un porteur de projet, qu’importe le résultat!
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