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COVID-19 : Un an plus tard, quel bilan pour le gouvernement Legault ?

25 février 2021
par Steve Flanagan

Jamais dans l’histoire du Québec un gouvernement n’a communiqué autant avec les citoyens de façon aussi assidue et avec autant d’empathie. Cette proximité, nécessaire en temps de crise, a de façon générale révélé tout le leadership du premier ministre François Legault dans sa gestion de la crise sanitaire.

Un début de parcours prometteur

Son bilan est d’autant plus remarquable du point de vue de la communication que le premier ministre et ses compagnons de trio — le directeur national de la santé publique le docteur Horacio Arruda et les ministres de la Santé et des Services sociaux Danielle McCann et Christian Dubé — évoluaient en terrain inconnu. La prise en charge des opérations par le premier ministre dès que la menace que représentait la COVID-19 est devenue bien réelle l’a élevé au rang de commandant en chef d’une armée de Québécois déterminés à freiner la propagation du coronavirus et à « aplanir la courbe ». L’entrée en scène du gouvernement dans la lutte au coronavirus a été un tel succès sur le plan communicationnel grâce à ses points de presse quotidiens et la « fraicheur » du discours de la santé publique, qu’elle faisait presque l’unanimité au Québec et devenait en quelque sorte une référence au Canada.

Quelques ombres au tableau

Mais tout n’a pas été parfait très longtemps. L’impact des mesures prises par le gouvernement du Québec et la répétition des mêmes messages, nécessaires, mais anxiogènes, ont progressivement mené plusieurs Québécois à déserter les rangs. Les ravages de la COVID-19 dans les CHSLD et l’impuissance du gouvernement à limiter les décès ont aussi semé un doute persistant quant à l’efficacité des mesures imposées et le soutien aux professionnels de la santé luttant en première ligne.

L’attitude et le ton du gouvernement sont devenus plus paternalistes avec le temps donnant l’impression de ne plus être à l’écoute des doléances provenant de divers milieux. Plusieurs ministres du gouvernement ont aussi échoué dans la communication de leurs directives. On peut notamment penser au ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, qui s’est aliéné les étudiants, les enseignants, les syndicats et les directions d’école après une seule conférence de presse.

Le peu de communication du gouvernement l’été dernier a laissé le champ libre aux anti-masques et conspirationnistes de toutes sortes, provoquant ainsi une autre fissure dans la crédibilité du discours gouvernemental et de la santé publique. Alors qu’ils étaient nombreux à croire que toutes les décisions étaient prises selon les avis de la santé publique, plusieurs se sont mis à critiquer les choix du gouvernement lorsque des incohérences dans l’application des mesures ont été pointées du doigt. La communication du gouvernement n’a pu rétablir la perception que les choix étaient somme toute motivés par des intérêts politiques.

Mais en ce qui me concerne, la principale faiblesse de la communication gouvernementale et du premier ministre Legault réside dans l’interprétation sur le terrain des messages et des mesures annoncées par la santé publique.

Un bilan généralement positif

Néanmoins, le premier ministre Legault a su maintenir la nécessaire cohésion sociale qui nous permet collectivement de lutter contre la propagation du coronavirus ainsi que de protéger nos anges gardiens et notre système de santé. Il faut aussi souligner la contribution du ministre de la Santé et des services sociaux Christian Dubé, qui a tôt fait, dès sa nomination, de vulgariser les enjeux de son réseau et surtout de dicter de façon claire les comportements attendus des Québécois. Son empathie naturelle et son niveau de préparation pour chacune de ses sorties publiques en font un communicateur efficace et rassembleur.

Quant à notre directeur national de la santé publique, le docteur Horacio Arruda, sa franchise l’honore et malgré ses difficultés à tenir un discours linéaire dénué de détours interminables, il demeure encore aujourd’hui une figure rassurante.

Mais à vrai dire, dans une gestion de crise d’une telle ampleur, le temps érode les appuis au gouvernement. Une fatigue s’installe dans la population, les besoins et les problèmes sont criants. Mais si le discours gouvernemental tient encore la route, c’est le succès — ou non — de la campagne de vaccination qui prend son envol qui déterminera la note finale que l’on accordera au premier ministre et à son équipe.

Pour l’heure, pour sa communication en temps de crise depuis un an, je lui accorde un 7,5 sur 10.

Et vous ?

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