La recette des tartelettes portugaises ? Le docteur Arruda finira bien un jour par nous la révéler. Mais celle de son succès à titre de porte-parole et directeur de la santé publique du Québec ? En examinant de près son attitude et ses déclarations lors de ses points de presse quotidiens, nous pouvons ensemble, tenter de comprendre la recette de son succès comme nouvelle figure d’autorité auprès des Québécois.
Avec le premier ministre Legault et la ministre McCann, le docteur Arruda représente, sous des dehors débonnaires empreints d’humanité, une figure calme, rassurante et crédible. Or, en temps de crise, nos attentes à l’égard de nos gouvernements et de ses représentants sont immenses.
Selon la gravité de la situation, nous attendons d’eux qu’ils agissent, et qu’ils nous informent, non seulement de l’état de situation, mais aussi des actions qui sont prises et de leurs résultats.
Leur présence régulière dans l’espace public rassure et contribue à créer un climat social favorable à rallier la population autour d’un seul et même objectif, en ce qui nous concerne limiter les effets de la COVID-19.
Répondre aux préoccupations
On dit que gérer c’est communiquer et communiquer c’est savoir écouter. Et c’est à mon avis la principale qualité du docteur Arruda : il répond à toutes nos préoccupations.
Il suffit de l’observer en point de presse pour constater qu’en tout temps, il communique avec ouverture d’esprit, sans faire preuve d’un jugement préconçu. Il comprend qu’en temps de pandémie, la population peut se sentir menacée et vulnérable.
Il s’exprime avec empathie et donne ses consignes en identifiant très souvent à qui elles sont destinées. Il reconnaît les enjeux liés à chaque groupe : personnes âgées, jeunes, entrepreneurs ou organisations. Chacune des décisions prises par la santé publique et l’administration a droit à une explication claire et limpide de sa part. À tout moment, il explique les raisons qui supportent ses décisions.
Authenticité, sans langue de bois.
En tout temps, on sent ses convictions et son implication à l’égard de la santé publique. Il croit aux mesures qu’il suggère et qu’il impose, car elles s’appuient sur la science et il est profondément convaincu qu’il vaut mieux faire confiance aux scientifiques qu’à l’intuition des politiciens, comme on l’a constaté dans certains pays.
Son discours public est authentique. Ses messages sont clairs, précis et concis. Il s’exprime en toute franchise, sans filtre. Et les informations qu’il partage avec le public sont vérifiées et vérifiables.
Mais surtout, il évite le plus possible d’utiliser une langue de bois.
Une expertise reconnue, qui s’appuie sur la science
Le docteur Arruda est également honnête dans sa relation avec la population. Son impartialité en tant que directeur national de la santé publique en fait un porte-parole intègre. Jamais il ne s’est caché pour affirmer que nous faisons face à une pandémie qui pourrait avoir des conséquences importantes au Québec sur la santé des gens. Il affirme sans détour que les mesures qui sont en place vont durer plusieurs semaines, sinon des mois.
Le docteur Horacio Arruda est un expert dont la réputation n’est plus à faire. Il a été de toutes les crises depuis au moins quinze ans. Le SRAS, H1N1, Lac-Mégantic lui ont donné l’expérience de la communication avec les médias. De plus, sa capacité à vulgariser la science est un atout considérable à communiquer ses messages.
Bref, on sent chez lui un niveau de préparation à la hauteur de sa responsabilité qui lui permet de définir sa zone de confort pour ses interventions quotidiennes. Ainsi, il demeure continuellement en contrôle de lui-même et affiche du coup une assurance et une aisance qui nous inspire.
Être crédible et cru, sinon vous êtes cuit.
À ce sujet, les commentaires élogieux à l’égard du docteur Arruda des derniers jours témoignent du charisme qu’il dégage et de l’identification que nous nous faisons tous de lui comme le porte-étendard de la lutte à la propagation du coronavirus.
Ainsi, le succès du docteur Horacio Arruda s’explique scientifiquement. Dans l’une des rares études sur le sujet réalisé dans le monde, par mon collègue Stéphane Prud’homme à l’Université du Québec à Montréal, le communicateur de l’heure au Québec répond parfaitement aux principaux facteurs de crédibilité d’un bon porte-parole.
Un bon porte-parole se doit d’être crédible. Et pour être crédible, il doit être cru, sinon… il est cuit ! Manifestement, la communication publique du docteur Horacio Arruda est à point !
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Faits saillants issus du mémoire de maîtrise de Stéphane Prud’homme
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