
En marge du Sommet sur l’intelligence artificielle de Paris qui s’est déroulé les 11 et 12 février 2025, Flanagan Relations publiques a demandé à son conseiller spécial en IA, Philippe Tousignant de la firme Ecohesia, de mettre en valeur les opportunités et les défis pour les entreprises. Sans renier les défis éthiques et son utilisation malveillante, nous préférons nous attarder sur les bénéfices de l’intelligence artificielle pour les organisations.
L’intelligence artificielle (IA) offre un immense potentiel pour les entreprises, mais son utilisation comporte également des risques et des impacts importants à prendre en compte. Voici un tour d’horizon des opportunités et des défis liés à l’IA pour les organisations.
Potentiel transformateur de l’IA
Performance mesurable : Les entreprises intégrant l’IA générative constatent en moyenne une augmentation de 15,8 % du chiffre d’affaires, une réduction des coûts de 15,2 % et une amélioration de la productivité de 22,6 % selon Gartner (L’IA générative : dépasser le buzz médiatique pour exploiter son plein potentiel en tant que chef d’entreprise — Vooban). Toutefois, c’est aussi là le piège. Nous y reviendrons.
Réduction des frictions : L’IA permet d’automatiser ou d’alléger des tâches répétitives et chronophages, libérant ainsi du temps pour des activités à plus forte valeur ajoutée ou qui cadre mieux avec les compétences réelles des membres de l’équipe. Par exemple, des outils de recherche basés sur l’IA peuvent aider les employés à trouver rapidement l’information dont ils ont besoin, réduisant considérablement le temps passé à chercher des documents ou d’autres informations censées être accessibles.
Analyse stratégique : Les capacités d’analyse de l’IA permettent de faire appel aux données massives pour révéler des tendances cachées, mieux comprendre son environnement d’exercice, améliorer les relations avec les clients et autres parties prenantes, et identifier de nouvelles opportunités commerciales ou d’impact social.
Gestion des connaissances : Un système d’IA bien designé permet la captation et la transmission des savoirs organisationnels, facilitant l’orientation et le partage d’expertise au sein de l’entreprise. Cela est précieux autant pour les grandes entreprises, mais les PME y gagnent davantage puisqu’elles misent souvent sur un nombre de personnes limitées avec un savoir expérientiel important. L’IA ne devrait pas remplacer Georges 55 ans et ses loyaux services depuis 20 ans, mais valoriser ses connaissances pour une organisation apprenante qui puisse gagner un peu de Georges, un peu partout.
Gaffer avec l’IA — aussi rapide que d’appuyer sur « entrer »
Malgré tout, il ne s’agit que de potentiels. Tout dépend de la planification, de la stratégie de déploiement, des questions que l’on se pose d’emblée et de la posture qu’adopte l’organisation face à ses valeurs, ses membres d’équipe et son propre futur.
L’IA fait également peur, et la peur, en général, ne mène pas à d’excellentes décisions. Le rythme effréné des changements met également la pression pour des prises de décision rapides, un poids important sur l’équipe de TI (si vous en avez une !) tout comme la peur de manquer le bateau, d’être déclassé par la compétition ou de perdre simplement son utilité sociale. C’est là une combinaison pour une réelle intoxication par IA.
Les risques et les impacts concrets peuvent être particulièrement négatifs sur le plan opérationnel, réputationnel, stratégique et surtout humain.
- Simplement donner accès à un système d’IA générative à ses employées, n’est pas, en soit « faire une transition numérique ».
- Et réduire les coûts n’est pas une stratégie de mise en place de l’IA.
Des balises et une réflexion sur ses processus organisationnels sont nécessaires. D’ailleurs, l’IA générative n’est qu’une parcelle de ce qu’offre l’IA pour les entreprises pour se transformer elle-même et leur environnement.
Avec l’IA, il faut commencer tôt et rapidement, mais ensuite aller à son rythme.
En partie II, nous explorons des défis et considérations critiques avec quelques recommandations pratiques.