L’année 2023 a débuté sous le signe de l’avènement plus accessible à l’ensemble de la population de l’Intelligence artificielle (IA). De fait, ChatGPT suscite la curiosité de tout un chacun et provoque les plumes (ou les claviers) des chroniqueurs de tout acabit. Nous plaidons aussi coupables!
Pour résumer la grande tendance des différents écrits et topos qui circulent, on peut identifier un thème central : comment l’IA influencera-t-elle les différentes sphères de nos vies, particulièrement dans les champs d’expertise de plusieurs métiers. Ces questionnements sont plus que légitimes : le travail est une part importante de la vie humaine, de l’identité et de la réalisation de chacun. Alors, comment cette nouvelle venue dans la grande lignée des innovations technologiques va-t-elle nous affecter?
La question se pose aussi dans le champ de la participation publique (P2).
Un apport technique intéressant
D’un premier abord, nous pouvons postuler que la technologie numérique influence déjà les pratiques de la P2. Il est aisé de penser aux plateformes de suivis en continu des démarches consultatives, des logiciels interactifs en ligne; et de ceux, déjà plus classiques, que sont les sites web et autres médias sociaux. Tous ces outils sont maintenant intégrés à la pratique de la P2, alors que plusieurs d’entre eux n’étaient simplement pas envisagés il y a moins de cinq ans. Pensons ici aux rencontres en ligne que la pandémie a « imposées » comme approche de compensation; et maintenant, devenues des options et même parfois des compléments (mode « hybride »).
L’IA devrait, elle aussi, offrir des compléments significatifs aux démarches de participation publique. Par exemple, nous pouvons envisager diverses avenues qui pourront simplifier ou optimiser la gestion des outils, l’identification et les relances de parties prenantes moins engagées ou encore des analyses initiales plus poussées des commentaires reçus lors des différentes activités consultatives. Et possiblement d’autres applications auxquelles on ne pense pas encore
Des rapports humains indispensables
Le mot à souligner dans l’avant-dernière phrase est « initiales ». De fait, la mise en contexte, les intérêts ponctuels ou fondamentaux de chacune des parties prenantes/individus, le type de relations que ces personnes entretiennent avec les représentant.e.s des porteurs de projets/dossiers, l’atmosphère s’il s’agit d’une rencontre publique, même la météo, etc. sont autant de critères subjectifs que seul un.e professionnel.le, une personne humaine, pourra évaluer. Bien entendu, les premiers résultats d’une IA permettront d’identifier des lignes de tendance. Mais elles devront être mises en contexte par un humain puisque ces données sont changeantes… et surtout, relèvent souvent de l’émotion. Ce qui, pour l’instant et pour longtemps, demeurera étranger à la machine.
Cette émotion, c’est aussi et surtout, la création de liens avec les parties prenantes. Un sentiment de confiance légitime et honnête doit pouvoir être créé entre les participant.e.s et les professionnel.le.s de la démarche de participation publique. Et s’il y a des gestes concrets à poser pour créer les conditions d’un sentiment de confiance… ça demeure un « sentiment ». L’écoute active, le choix des outils, celui des subtilités dans les gestes, le choix des mots, le choix d’une approche plus douce ou plus ferme, le sourire, la poignée de main, etc. : ce sont des compétences et des qualités exclusives aux humains. Et elles sont au cœur de la réussite d’une démarche de participation publique, peu importe son résultat quant au projet.
Bref, la venue de l’IA sera certainement intéressante pour nous aider à optimiser nos pratiques en P2. Lesquelles demeureront néanmoins, et heureusement, basées sur les relations humaines, par et pour des humains.
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